Les constats de l’évolution climatique via l’effet de serre (Cf. GIEC), ou de la perte de biodiversité (Cf. IPBES) nous questionnent sur les effets des politiques énergétiques dopées aux énergies fossiles. Le mandat de la SNML, dans sa relation au temps, prend-il en compte, au-delà d’une génération, le temps long de l’Humanité, espèce parmi les espèces biologiques ?

D’autant plus que les effets des Changements en cours nous obligent inégalement. Notre relation à l’énergie doit être comprise et revue pour répondre à l’engagement européen d’aller vers la décarbonation et l’objectif de réduction de 55% des émissions de Gaz à Effet de Serre « Fit for 55 » en 2050. Engagement problématique car les Energies Marines Renouvelables (solaire, éolien, hydrolien etc.), diffuses par nature, exigent des grandes zones pour s’installer.

Climat, Énergie, Vivant, s’imposent comme éléments moteurs. La SNML-2 doit en faire des axes majeurs de Justice sociale climatique, en veillant à être comprise de tous.

La SNML-2 doit-elle se conformer à l’Article L. 219-1 du Code de l’Environnement ou aller au-delà pour porter l’espoir d’une stratégie maritime en réponses aux nécessités ?

Cf. Article L. 219-1 : « La stratégie nationale pour la mer et le littoral est définie dans un document qui constitue le cadre de référence pour la protection du milieu, pour la réalisation ou le maintien du bon état écologique, …/…, pour l’utilisation durable des ressources marines et pour la gestion intégrée et concertée des activités liées à la mer et au littoral, …/…

Notre balance commerciale en produits de la mer est de plus en plus déséquilibrée : nous ne produisons qu’un quart de notre consommation de produits de la mer.
Cette dépendance de la France n’est pas en adéquation avec l’importance de son potentiel maritime. La SNML-2 doit affirmer la capacité nourricière de la France maritime.

L’axe « gestion intégrée et concertée des activités liées à la mer et au littoral » mériterait, à la lumière de la première édition de la SNML, de valider nationalement l’approche humaniste et concertée, montrant les priorités en termes de vocation, ainsi qu’exprimée par la Vision du CMF NAMO : « En 2030, le Bien-être et l’emploi sont reconnus Objectifs premiers de la Transition écologique …/… ». En assurant la présentation des indicateurs de suivi…

La SNML-2 doit être génératrice de bien-être et d’emploi, en réponse à nos Nécessités vitales, notamment à la nécessité alimentaire. Et, à ce titre, la SNML-2 devrait porter un Plan de développement durable de la filière halieutique.

La valeur « solidarité » pourrait s’ériger en guide de la gestion intégrée et concertée des activités pour cultiver la recherche de synergies plutôt que d’exclusion. Et peut-être même qu’il conviendrait de solliciter les sciences humaines et sociales, les historiens et philosophes et oser aller au-delà des strictes approches technocratiques et de la dictature des chiffres ?

Il ne faut pas insulter l’avenir !
Cette nouvelle Stratégie maritime sera-t-elle porteuse d’espoir et de concret, en capacité de faire face à ces incertitudes auxquelles il faudra répondre ?
La question reste entière.